Séminaire du RT41 "Corps, techniques et société" (AFS)
Marco SARACENO : Enregistrer le geste technique
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
CETCOPRA
Marco SARACENO :
Enregistrer le geste technique : une lecture de « La photographie, entre travail et capital » de Allan Sekula, 1983
À partir d’une lecture du texte « La photographie, entre travail et capital » de l’artiste américain Allan Sekula (https://debordements.fr/allan-sekula-la-photographie-entre-travail-et-capital-1/), la communication interrogera les rapports entre histoire technico-scientifique de la représentation visuelle du corps au travail et histoire socioculturelle des systèmes axiologiques d’appréciation de l’engagement physique. L’on suivra ainsi l’évolution des techniques utilisées pour donner à voir le geste efficace, depuis les planches de l’encyclopédie jusqu’aux jumeaux numériques contemporains, et leur rapport avec les valorisations et les évaluations du rôle de l’acticité corporelle dans les cycles de production.
PROGRAMME DU SÉMINAIRE DU RT41 "Corps, techniques et société" (AFS)
Mardi 16 janvier 2024
Jeanne GUIEN, Une histoire des produits menstruels, éditions Divergentes, 2023
Loin d'être un phénomène purement biologique, les règles et plus généralement le cycle menstruel forment une expérience socialisée. Chaque société développe une culture menstruelle dominante, faite de pratiques, techniques et représentations plus ou moins acceptables. Ce livre étudie la culture menstruelle propre aux sociétés consuméristes, dans lesquelles toute expérience (notamment, toute expérience du corps) tend à être associée à des produits marchands.
A travers l'histoire de trois produits menstruels - les serviettes jetables, les tampons jetables et les applications de monitoring des règles - l'auteure poursuit son enquête sur le consumérisme, les objets du quotidien et le dressage des corps "féminins".
Mardi 13 février 2024
Stéphanie SAUGET, Le cercueil de verre du Père Lachaise, CNRS Editions, 2023
À l’origine de cet ouvrage, une étrange collection de lettres, écrites entre les années 1890 et les années 1930, et adressées au cimetière du Père-Lachaise. Elles proviennent de Paris, d’Angleterre, d’Autriche, d’Italie, d’Amérique, de Belgique… Leurs auteurs sont soldat, veilleur de nuit, berger, journaliste. Tous expliquent avoir eu vent par la presse qu’une princesse russe (dans les courriers du xixe) ou une riche héritière américaine (dans ceux reçus dans l’entre-deux guerres), décédée, avait promis sa fortune à celui qui accepterait de tenir compagnie à sa dépouille, pendant un an, dans un caveau de verre…
Et si la princesse, ou l’héritière, n’ont jamais existé, les articles de presse, eux, sont réels. Canular ou légende urbaine ? Quoiqu’il en soit, pendant un demi-siècle, l’histoire circule et renaît, preuve flagrante du pouvoir de la presse.
L’ouvrage suit le fil de ce « conte » moderne, en retrace le parcours et les métamorphoses, et s’intéresse à ce que cela dit d’un sujet rarement évoqué de manière aussi frontale : le devenir du cadavre dans les sociétés contemporaines, l’aménagement spatial et matériel que symbolise le tombeau et l’attention que nous portons aux morts. La légende du cercueil de verre est ici utilisée comme une voie d’accès à cette « boîte noire » qu’est l’imaginaire occidental contemporain de la « dernière demeure ».
Mardi 16 avril 2024 - salle 216
Marco SARACENO : Enregistrer le geste technique : une lecture de « La photographie, entre travail et capital » de Allan Sekula, 1983
À partir d’une lecture du texte « La photographie, entre travail et capital » de l’artiste américain Allan Sekula (https://debordements.fr/allan-sekula-la-photographie-entre-travail-et-capital-1/), la communication interrogera les rapports entre histoire technico-scientifique de la représentation visuelle du corps au travail et histoire socioculturelle des systèmes axiologiques d’appréciation de l’engagement physique. L’on suivra ainsi l’évolution des techniques utilisées pour donner à voir le geste efficace, depuis les planches de l’encyclopédie jusqu’aux jumeaux numériques contemporains, et leur rapport avec les valorisations et les évaluations du rôle de l’acticité corporelle dans les cycles de production.
Mardi 11 juin 2024 - salle 216
Sophie DELAPORTE, Visages de guerre, Belin éditeur, 2017
Longtemps la parole des blessés a échappé à l’historien. Sophie Delaporte retrace l’itinéraire de souffrance des blessés au visage du milieu du XIXe siècle jusqu’à nos jours, dans une perspective mondiale en puisant dans les archives et en menant de nombreux entretiens en France, en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, en Argentine, au Vietnam ou encore en Israël. Elles raconte leurs blessures, leur difficile reconstruction et leur donne la parole et s’efforce de reconstruire la trajectoire de ces existences souvent brisées par l’atteinte au visage.