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Nature, techniques et société

L’axe "Nature, technique, société" se déploie autour d’une réflexion sur la transition écologique et énergétique. Il s’agit de comprendre, à partir de différents terrains, en quoi les transformations qui s’engagent, les choix ou options scientifiques et techniques qui se dessinent dans cette perspective, témoignent, ou non, d’une évolution du rapport de notre société à la nature.

Les énergies renouvelables

Un premier axe de recherche s’attache à comprendre la place et le rôle attribués aux énergies renouvelables dans la transition énergétique (Gérard Dubey, Laurence Raineau). Comment ces techniques anciennes de production d’énergie peuvent-elles trouver une place dans nos sociétés et nos systèmes techniques ? Quelles attentes ou quelles craintes nourrissent-elles ? Comment ces énergies, par essences locales et souvent intermittentes, s’articulent-elles aux macro-systèmes techniques, et notamment au macro-système électrique autour duquel la société moderne s’est construite ? Ou au contraire, comment les remettent-elles en cause ? Les énergies renouvelables sont fréquemment appréhendées comme de simples substituts aux énergies fossiles qu’elles sont censées remplacer dans le système technique et social en présence. Les énergies de flux, que sont le vent où le soleil par exemple, doivent alors être adaptées à un système énergétique fondée sur la logique de stock et de prédictibilité. Mais leur enjeu n’est-il pas ailleurs, notamment dans le nouveau rapport au monde, au temps (polychronie) et à la nature qu’elles nous donnent à voir ?

L’hydrogène naturel

Le rôle que pourrait jouer l’hydrogène naturel dans la transition énergétique est également interrogé. Tout l’enjeu est ici de savoir si cette source d’énergie peut être qualifiée de « renouvelable ». Les recherches concernant l’hydrogène naturel, énergie longtemps considérée comme négligeable, font depuis peu l’objet d’un intérêt accru en sciences de la Terre. Les débats au sein de la communauté scientifique sur la capacité de cette source d’énergie à répondre aux enjeux de transition écologique, et sur sa qualité de flux ou de stock, en font un sujet particulièrement intéressant pour les sciences sociales. Se confrontent en effet ici des visions du monde et du futur très différentes, avec des enjeux sociaux et géopolitiques non négligeables.
 

Les environnements artificiels

La question des environnements artificiels est également au coeur de recherches ayant trait au développement de “smart building” dans le cadre de la transition énergétique. L’imaginaire de ces bâtiments automatisés, les nouvelles normes d’habiter qu’ils induisent et la façon dont est pensée leur efficacité, sont quelques-uns des axes de cette recherche. Ils nourrissent une réflexion plus large sur la question de l’étanchéité, autrement dit d’habitats pensés sur le modèle cybernétique de l’homéostasie associé à la promesse d’une « reconnexion » aux milieux naturels.